mardi 18 janvier 2011

Mariage Diola...

L'Ile de Niomoune
Arrivée de Ziguinchor après 4 heures de pirogue, en compagnie de Gastion, jeune Diola, peintre en bâtiment. IL a arrêté l'école à l'âge de 11 ans, mais s'exprime en français, tant écrit que parlé parfaitement correct. Il me guide tout au long de ces 4h, géographiquement, je me situe de villages en villages. Gaston, comme j'ai pu le constater pour bon nombre de sénégalais, ont un sens de l'observation exacerbée. Chaque arbre à l'horizon est un point de repère, là où moi, j'écarquille les yeux, il m'explique la particularité et les caractéristiques de chaque village et de sa population. On traverse des zones de mangroves où poussent des palétuviers, sur lesquelles viennent s'accrocher ses petites huîtres qui me font tant envie, et dont j'attends la cueillette avec impatience. De villages de pêcheurs, en passant par des zones de rizières, nous atteignons l'île de Niomoume, enclavée, avec comme seule accès la navigation en pirogue sur les boolongs, petits bras salés sur le fleuve Casamance.
Yves, un belge expatrié depuis, il ne compte plus..., m'accueille sur les berges. Je le suis pas à pas, zigzaguant entre les rizières, les zones maraîchères...environ un km de marche avant d'atteindre sa pirogue sur le bolong parallèle. Puis après 15 min de pirogue à moteur, de vue sur la mangrove, une végétation luxuriante, arrivée à son campement : Eringa, son petit coin de paradis. Lieu de silence, de quiétude où je sens déjà que ces qqs jours vont me ressourcer. Je fais connaissance avec Soso, sa femme, avec accueil en toute simplicité, mais avec beaucoup de chaleur. On dîne sur la terrasse après avoir fait le tour du propriétaire. Au menu, la 1ère salade du jardin (genre batavia, croquante à souhait), tomates, saucisson (importé par un ami français), accompagnée d'une excellente vinaigrette (appelée marinade ici), Un véritable délice, car ici, je l'avoue, je fais régulièrement une orgie de fruits, mais je suis en manque cruel de légumes. Ensuite, Soso achève de me "gaver" de spagettis à la sauce " viande", et me réserve la dernière part de dessert, d'excellents fruits au sirop. Ici, on dit, peau du ventre bien tendue, nègre content et bien je rajoute toubab très contente...de rejoindre Morphée. Une nuit paisible sans appel à la prière de la mosquée voisine, sans l'âne et les coqs ou encore mes voisins de chambre, les porcs mes voisins de dessous, ou encore les femmes puisant l'eau au puit à partir de 6h. Je me sens extrêmement bien chez moi, sereine, en sécurité, bien entourée par la famille Mandjack. Mais je me rends compte combien ces quelques jours sur ces îles vont être enrichissant et ressourçant. Vont ils me permettre de prendre la distance nécessaire à mon histoire sentimentale ? Il le faut, je dois me l'imposer et me concentrer sur l'essentiel. Pourquoi, cette envie, ce besoin de fouler le sol africain depuis une dizaine d'année, pourquoi mon coup de foudre pour cette région de Casamance, pourtant agitée, avec un peuple riche de cultures, de patrimoine, de danses, de rythmes, de rites" fétichistes" comme nous, peuple celte. "Je me retrouve ici" Cette végétation, la mer, ces valeurs ancrées ne me sont pas totalement inconnues, quoique un peu différentes...

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