mercredi 19 janvier 2011

suite...we

Je ressens tout à coup un désir jusqu'à présent ignoré, celui d'écrire, de vous partager ce ressenti... Soso me fait goûter ces confitures de bissap, et de bananes mangues, un pur délice pour les papilles. J'écris ces quelques lignes en attendant petit Niambon, qui me conduit à travers la brousse au village de Candé. Nous traversons 3 formes de végétations :
- Les rizières
- La savane avec des herbes sèches couleur or (rappel à mon souvenir des images du désert du Kalahari au Botswana, agrémenté de ces arbres ressemblant à des pommiers dans un verger, ce sont les faux ditachs (celui qui n'est pas consommables). Il est juste utilisé en brulis pour les cultures.
- Les palmeraies, où je ne les vois pas mais je les entends chanter...Les récolteurs sont là partout, autour de moi, ils récoltent et produisent le "bunuk" le vin de palme. J'ai très hâte d'y regoûter lors du mariage traditionnel Diola d'Anouck et Justin demain, samedi à Niomoune. Car dimanche, à la kermesse de Tilène, mon quartier, j'en ai fait l'expérience, pas très concluant, ni à l'odeur, ni au goût. Accompagné de Niambon, j'arrive à Condé, village de 8-10 cases, désertes. Les hommes sont partis récolter dans la palmeraie et les femmes sont au jardin. Nous nous y rendons. Comme tout ici, le jardin est de sable, sur environ 1ha à vue d'oeil. On enlève ses sandales pour entrer et respecter les semis et les plantations. Je suis présentée à l'aînée du village qui n'est autre que la maman de Niambon, mon guide. Les femmes me regardent, me sourient et me demandent le "Kassoumaye ?" Ca va ? auquel je répond le Kassoumaye Balé. Ca va bien en Diola. J'ai compris la veille que le peuple Diola qui s'étend sur l'ensemble de la Casamance est séparé en 2 à partir du pont Emile Bandiale à la sortie de Ziguinchor. Ici dans le sud, on parle le Cassa tandis qu'au nord, la brousse est appelée "le Blouf", où on répond par Kassoumaye Kepp. Autant vous dire, qu'il existe suivant les communautés d'autres variantes. Ainsi, à part quelques mots de bienséance, pour se faire accepter, je continue à concentrer mes efforts sur l'apprentissage du Wolof, bien qu'à l'oreille, le Diola me plaît beaucoup et me semble plus facile à prononcer.
Pour en revenir au jardin, il s'agit d'un programme de la coopération espagnole, démarré l'année passée, ayant pour objectif de rendre ses femmes plus autonomes financièrement. Chacune en exportant ses légumes, la saison dernière a fait en moyenne d'après le "maître horticole", qui leur enseigne les techniques de maraîchage, 41000FCFA de vente, soit 60 euros. Le 2nd objectif est également de leur apporter des nutriments plus riches et de varier leur alimentation qui reste selon les traditions, basée sur le riz et le mil. Ici, elles cultivent la tomate, l'oignon, l'aubergine qui nous connaissons et également la petite blanche qui est très amère, le piment évidemment. Le professeur m'amène près du puit et m'explique toute la difficulté des femmes qui manquent de force pour puiser l'eau et irriguer quotidiennement leur semis. Il souhaite trouver un financement pour l'installation d'une pompe solaire. Nous restons en contact, je vais réfléchir à la manière dont je peux leur venir en aide, en installant une pompe de chez Hardel Solar. ...A demain

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire